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Dans cet article, vous comprendrez pourquoi faire écouter quotidiennement un morceau de musique bien choisi à votre bébé peut l’aider à être serein, s’apaiser lorsque nécessaire et contribuer efficacement à son développement.
Nous vous partageons le protocole complet et clés en mains pour que vous puissiez l’appliquer dès aujourd’hui si vous le souhaitez !
Sommaire
La musique connecte le cerveau des bébés
“La musique est la langue des émotions” disait Kant au 18e siècle. Près de 3 siècles plus tard, les neurosciences lui donnent raison.
Vous vous demandez sans doute en quoi cela vous intéresse, votre bébé et vous ?
Comme l’explique Guillaume Jacquemont dans Cerveau & Psychologie, de nombreux effets bénéfiques de la musique sur le développement de l’enfant ont déjà été démontrés : dans l’acquisition du langage, la socialisation ou encore sur la concentration…
Néanmoins, la majorité de ces études s’intéresse à des enfants âgés de deux ans au moins. L’intérêt de l’étude et du protocole dont nous vous parlons aujourd’hui est qu’il concerne les bébés depuis la naissance – a fortiori lorsqu’il sont nés “trop” tôt puisqu’elle cible initialement les enfants prématurés.
La musique aide le développement du cerveau des bébés
En bref, cette étude réalisée par l’Université de Genève (UNIGE) et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) a démontré que pour les enfants nés prématurément qui étaient exposés quotidiennement à la musique selon le protocole que nous vous partageons un peu plus bas :
- “Les connexions entre le réseau de saillance* et le cortex auditif, le cortex sensori moteur ou encore le cortex frontal étaient beaucoup plus actives [que par rapport à des bébés non exposés à la musique] et proches de celles d’un enfant né à terme”
- “L’enrichissement auditif de l’environnement de l’unité de soins intensifs néonatals [où sont hospitalisés les enfants nés prématurément] a eu des effets durables sur le développement du cerveau”
Qu’est-ce que le réseau de saillance ?
Comme l’explique Lara Lordier, le «réseau de saillance» détecte les informations et en évalue la pertinence à un moment précis, pour faire ensuite le lien avec les autres réseaux cérébraux qui doivent agir. Ce réseau est essentiel, tant pour l’apprentissage et l’exécution des tâches cognitives que dans les relations sociales ou la gestion des émotions,»
Le réseau de saillance, c’est donc un peu notre tour de contrôle, qui détecte les informations de notre environnement et décide des actions à réaliser et de leur priorisation.
L’une des conséquences de ces conclusions, peut-être obscures pour les non initiés, tient en une phrase magique pour de nombreux parents : “des enfants très agités se calmaient presque instantanément, leur attention était attirée par la musique !” explique Lara Lordier, membre de l’équipe de recherche.
La musique pour apaiser son bébé
Ce graal que nous sommes nombreux à rechercher – calmer presque immédiatement notre enfant – nous l’avons constaté par nous-mêmes. Lorsque nous avons appris la probable naissance prématurée de notre fils et connu les joies et les aléas des grossesses à risques, nous avons décidé de faire tout ce qui était en notre pouvoir pour vivre – nous parents et notre futur fils – le plus sereinement possible cette période. Déjà formés aux neurosciences, nous avons rapidement (re)découvert cette étude et décidé d’en appliquer le protocole – avec quelques ajustements que nous vous partagerons, et ce dès avant la naissance.
Notre fils, âgé de 9 mois au moment où nous écrivons cet article est à la fois très zen et très joyeux. Cela ne peut bien sûr pas être attribué à cette méthode uniquement. Ce qui peut l’être en revanche, c’est le fait qu’il se calme systématiquement instantanément, même en pleine crise de nerfs, aux premières notes des musiques que nous lui avons fait écouter quasi-quotidiennement depuis la grossesse. Cela provoque d’ailleurs souvent l’ébahissement de nos proches, qui nous demandent la recette miracle 😉
Bien sûr, cet effet de la musique sur le nourrisson n’est que la partie émergée de l’Iceberg.
Comme expliqué plus haut, l’étude a montré clairement un “meilleur” développement du cerveau par rapport au groupe contrôle – constitué de bébés non exposés à la musique, avec des effets durables !
Nous sommes également convaincus – bien que ça ne soit pas démontré par l’étude – que le fait d’avoir fait écouter quotidiennement ces musiques pendant des moments calmes et de bien-être (peau à peau, éveil calme et serein…) a permis progressivement à notre fils :
- D’une part de développer son bien-être – bien que dans un environnement peu adéquat pour cela – et de se sentir jour après jour de plus en plus serein
- D’associer progressivement cette musique à l’état de sérénité, si bien qu’aujourd’hui, la simple écoute de la musique concernée lui permet d’accéder immédiatement à cet état de bien-être (c’est le principe de l’ancrage que vous pouvez découvrir ici)
Ces convictions étaient renforcées par le fait qu’”un certain nombre d’études sur les effets de la musique sur les grands prématurés ont montré entre autres des effets stabilisants sur les fréquences cardiaque et respiratoire, une amélioration de l’alimentation et une augmentation du gain de poids.” (Camille Gaubert, Sciences et Avenir)
La méthode : 8 minutes de musique quotidiennes pour apaiser son bébé
Le principe de l’étude a été de “structurer la journée avec des stimuli plaisants présentés à des moments adaptés “.
Pour cela, les chercheurs ont mis en place un protocole d’une surprenante simplicité au regard de son efficacité.
- Ils ont dans un premier temps composé des morceaux de musiques adaptés aux nourrissons. Les chercheurs ont travaillé avec le compositeur Andreas Vollenweider, qui a joué différentes mélodies avec divers instruments, tandis que les réactions des nourrissons étaient étudiées par une infirmière spécialisée en soin de soutien au développement. A partir de ce travail, 3 morceaux de musique de 8 minutes chacun ont été composés, comprenant principalement des sons punji, de harpe et de clochette. Ces trois morceaux correspondent à trois états d’éveil distincts de l’enfant : “une musique pour accompagner l’éveil, une pour accompagner l’endormissement et une pour interagir durant les phases d’éveil”.
- 5 fois par semaine, l’équipe faisait écouter l’un des 3 morceaux aux nourrissons en fonction de leur état d’éveil (grâce à de petits écouteurs adaptés aux bébés)
- Ce protocole a été réalisé à partir d’un âge gestationnel de 33 semaines, jusqu’à l’atteinte du terme théorique ou la sortie de l’hôpital
Notre adaptation pour développer le bien être de notre bébé
Comme expliqué plus haut, nous avons commencé à appliquer ce protocole avant la naissance de notre fils, ayant connaissance du fait que le système auditif se développe tôt, à l’intérieur du ventre.
Nous avons également intégré des morceaux de musiques non proposés par le protocole initial. Il se trouve que nous jouions régulièrement deux morceaux de piano calmes (composés par Yann Tiersen) à notre fils et que cela constituait de beaux moments de sérénité et de partage pendant la grossesse.
Nous avons donc décidé de faire écouter quotidiennement à notre fils la même séquence de musique :
- L’un des morceaux proposés par l’université de Genève
- Suivi des deux morceaux de piano (calmes)
La session complète durait environ 12mn. Nous nous limitions à une session par jour.
Une fois notre fils né, et étant donné l’impossibilité de l’équiper d’écouteurs adaptés, ni d’utiliser une enceinte audio dans la couveuse où il était placé, nous avons choisi de lui faire écouter les morceaux pendant les peau-à-peau quotidiens, lorsqu’il était en phase d’éveil. Nous avons ensuite continué pendant plusieurs mois ce rituel.
Nous limitions également les stimulations pendant les sessions, et faisions en sorte que l’environnement soit le plus calme possible (pas de discussion, extinction des lumières…) afin que son attention puisse se focaliser sur la musique, et qu’une association puisse se créer entre l’état de bien-être – lié notamment au peau à peau – et la musique.
Ce sont aujourd’hui, bientôt un an après, ces deux morceaux de musique qui permettent toujours à notre bébé de s’apaiser instantanément !
Bien que cela ne constitue en rien une preuve scientifique, il nous semble donc possible, voire conseillé, d’adapter le protocole à l’expérience de chacun, et de faire de ces moments musicaux des moments de sérénité partagés 🙂
Il n’est cependant pas dit que cela fonctionne si vous remplacez les morceaux doux et paisibles proposés par Andreas Vollenweider par Metallica ou Allumer le feu !
Conclusion : définissez votre propre rituel musical pour développer le bien-être de votre bébé
Nous espérons vous avoir démontré dans cet article l’intérêt de mettre en place un rituel musical avec votre bébé, et vous avoir donné envie de passer à l’action.
Si c’est le cas, cela tombe bien :
- Vous pourrez prochainement télécharger le “dossier de presse” que nous avons constitué à partir des différents articles sur cette étude spécifique, complété par la version pdf de cet article (inscrivez-vous à notre newsletter pour être tenu informé.e !)
- Vous pouvez également télécharger gratuitement les trois morceaux de musique composés par Andreas Vollenweider en cliquant ici ou via le lien ci-contre : https://www.pnas.org/highwire/filestream/865271/field_highwire_adjunct_files/0/pnas.1817536116.sa01.mp3
Références :
- Cerveau & Psychologies – N° 113 – Septembre 2019
- l’Université de Genève (UNIGE) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG)
- https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/developper-le-cerveau-des-grands-prematures-par-la-musique_134186
C’est effectivement un outil génial pour apaiser les enfants! Chez nous on met de la musique quand l’ambiance est bonne et finalement quand les enfants sont en pleine tempête émotionnelle, le fait de proposer d écouter de la musique apaise tout le monde !!
Merci Laetitia ! Effectivement, cela apaise aussi les parents 🙂
Wah! je ne connaissais pas cet outil!! alors là, je suis bouche bée! La musique est très bénéfique pour bébé et les enfants, ça oui, qu’il développe certaines connexions neurologiques, oui d’accord, mais la méthode je ne la connaissais pas du tout! M Suzuki, de la méthode Suzuki, non pas la voiture, dit d’utiliser une musique pour apaiser bébé. Ensuite, quand il grandit il aura la sensibilité pour pouvoir la jouer dès ses trois-quatre ans. Il a développé une pédagogie autour de cette théorie, qu’il a appelé la méthode de la langue maternelle. Mais là, c’est comme confirmer cette théorie de manière scientifique!! C’est magnifique, ça y est, je suis fan. Merci beaucoup pour cet article. Je vais de ce pas piquer toutes les références. Merci, merci, merci!!!
Merci beaucoup pour ton commentaire ! Je ne connais pas la méthode Suzuki, cela donne envie d’en savoir plus !