Comment faire dormir son bébé ? Comment l’aider à s’endormir et se rendormir de lui-même, dans le calme et la sérénité ? Comme nous, vous vous êtes sans doute déjà posé cette question, et avez recherché LA méthode miracle… que nous ne vous dévoilerons pas dans cet article. En revanche, nous vous y partageons notre cheminement et notre expérience toute personnelle de parents, avec sincérité, prise de recul (à vous de juger 🙂 ) et lucidité (il nous semble 🙂 ). Nous espérons que vous trouverez quelques pistes de réflexion, de discussion ou d’action au détour des nos explications sur le fonctionnement du sommeil ou encore sur la méthode chronododo – que nous avons “customisée” et appliquée avec succès.
C’est parti !
Sommaire
Comment endormir son bébé : un sujet complexe
Il y a quelques temps, une instagrammeuse relativement suivie publiait un long post à propos du sommeil aléatoire de son fils de 1 an et de leurs nuits tout aussi entrecoupées. Elle invitait à la réflexion, au partage et à la discussion autour du sommeil de nos bambins, et de l’impact sur nous autres parents !
Super, me suis-je alors dit : Un sujet si important ! Source de stress, d’incompréhension, de désespoir même parfois quand les nuits écourtées durent de longs mois voire des années – le sommeil des bébés cristallise souvent bien des tensions, mélange croyances et science, derrière une souffrance réelle pour le parent qui ne peut plus dormir suffisamment (et nous en savons quelque chose !).
Moi qui m’attendais à un débat serein et réfléchi, où s’expriment ces émotions tout en prenant du recul pour échanger sur nos solutions, je fus au contraire renvoyé derrière mon écran avec une fin de non recevoir, lorsque j’expliquais ce que nous avions mis en place avec notre fils. C’est donc tout naturellement que m’est venue l’idée d’en faire un article – format plus adapté pour prendre le temps d’aborder un sujet complexe !
Notre fils étant adepte des micro-siestes de jour comme de nuit, nous avons passé de looooongs mois à dormir peu, très peu. Difficultés à s’endormir, à se rendormir, à rester endormi… notre cher bambin nous a permis de redécouvrir ce qu’une journée de 24 h-e-u-r-e-s signifie.
Nous ne sommes ni médecins ni psychologues. Cet article ne doit en aucun cas être considéré comme un avis médical. Toute question médicale doit être posée à un médecin. Cet article a pour objectif de partager nos connaissances – sur les sommeils des bébés – et notre expérience très concrète de parents, afin d’ouvrir à discussions sur ce thème 🙂
Que faire quand bébé pleure ?
Il y a pour nous un principe fondamental, indépassable : nous ne laissons pas pleurer notre fils (âgé de moins d’un an). A ceux qui nous expliquent qu’ “il doit exprimer ses émotions”, “vider les tensions” ou encore “qu’il fait des caprices”, nous rappelons qu’un bébé ne fait pas de caprices.
Comme le résume Naître et Grandir “Avant 18 mois, le cerveau d’un enfant n’est pas encore assez développé pour imaginer ce qu’il désire et pour trouver des stratégies pour l’obtenir”.
Lorsqu’il pleure, le bébé exprime une demande, un mal-être ou un besoin – souvent celui d’être pris et rassuré. Il ne s’agit en aucun cas d’une manipulation volontaire de la part du bébé.
Par ailleurs, une fois le bébé devenu enfant, sa capacité à gérer la frustration reste limitée et se développe progressivement, avec l’aide des parents, comme nous l’avons expliqué dans un article traitant des stades de développement de l’enfant.
Bien sûr, comme tous les bébés, notre fils pleure. Lorsque c’est le cas, nous lui parlons pour essayer de le rassurer, posons une main sur lui, et lui faisons un câlin si nécessaire, autant de fois et aussi longtemps que nécessaire.
Notre conception est que la première chose à faire est de rassurer son bébé – le stress a en effet des effets délétères, a fortiori sur l’organisme et le cerveau des tout-petits. En parallèle, en dehors des moments de pleurs, nous cherchons à l’aider à se sentir serein et sécurisé, pour qu’il soit davantage “autonome”, et que les épisodes de stress et de pleurs diminuent progressivement. C’est ce que nous avons fait, notamment avec un protocole d’écoute de musique simple dont nous avons parlé dans un article dédié. Cela a très bien fonctionné dans notre cas !
Dans cet article comme pour l’ensemble de Petit mais Costaud, nous cherchons à baser nos écrits – et nos comportements – sur des faits reconnus et des études scientifiques. Cela nous semble particulièrement utile lorsque nous abordons des sujets à forte charge émotionnelle, comme c’est le cas ici avec le sommeil de nos bambins 🙂
Revenons au sommeil et à notre sujet du jour : comment endormir son bébé !
Le sommeil des bébés
Nous vous avons présenté dans notre article “comment fonctionne le sommeil de votre bébé” la manière dont se structure le sommeil d’un bébé depuis la naissance jusqu’à 3 ans.
Bien sûr, il s’agit là de moyennes, chaque bébé est unique et a son propre rythme et sa propre histoire.
Nous vous y partagions le fait que “l’horloge biologique” du bébé se règle sur un cycle de 24h et sur l’alternance jour/nuit au bout de 4 mois environ. Il devient alors théoriquement capable de faire ses nuits. Pour certains, cela sera moins, et pour d’autres plus : notre fils n’a réellement fait ses nuits que vers 10 mois.
Si l’on met de côté les problématiques d’ordre médical – qui doivent être discutées au préalable avec un médecin et écartées le cas échéant – comment expliquer alors le fait que son bébé ne fasse pas ses nuits ?
Comme beaucoup, c’est LA question que nous nous sommes posée, nuit après nuit où nous nous relevions tantôt 5 fois, tantôt 10 fois…
Apprendre à son bébé à s’endormir
L’une des clés pour répondre à cette question consiste à apprendre à son bébé à s’endormir par lui-même.
En effet, nos bébés ne viennent pas au monde avec le mode d’emploi pour dormir. Tout comme ils apprennent progressivement grâce à leur environnement que la journée fait 24 heures et alterne jour et nuit, ils apprennent à s’endormir en fonction – en partie – de ce que nous faisons pour qu’ils s’endorment.
Une manière de l’exprimer très concrètement est que nous les conditionnons à s’endormir – et se rendormir – en fonction de ce que nous faisons, consciemment et inconsciemment.
Et si, bien malgré nous, nous avons parfois créé les conditions d’un endormissement difficile, c’est aussi grâce à nous que nos enfants pourront s’endormir sereinement.
Tel a été notre cas : les deux premiers mois de notre fils, passés à l’hôpital, n’ont pas aidé à structurer son sommeil. De retour à la maison, nous l’avons souvent, très souvent endormi dans nos bras. Parce qu’il en avait besoin, parce que nous en avions besoin – et envie, parce que c’était efficace. Alors, après quelques mois, notre fils a bien évidemment associé le fait de s’endormir à la condition d’être dans les bras. C’est ce que nous entendons par conditionnement. De plus, lorsqu’il se réveillait dans la nuit, il avait besoin de retrouver les conditions de son endormissement… les bras de maman ou papa !
Nous sommes convaincus qu’il n’y a ni reproches à recevoir, ni culpabilité à avoir lorsque l’on constate que notre bébé a pris certaines habitudes pour s’endormir : les bras, un câlin, la tétine, la tétée au sein… Cela peut d’ailleurs être un choix délibéré.
Ce qui nous semble important est simplement d’en être conscient pour choisir en connaissance de cause ce que l’on fait, et prendre conscience de ce que l’on peut faire pour changer les choses si on le souhaite. Vouloir faire différemment ne veut pas dire que l’on a mal fait avant 🙂
Cette distinction nécessaire entre structuration “biologique” progressive du sommeil du bébé, que l’on ne peut que constater et accompagner et “conditionnement” – ou mise en place d’habitudes – sur lesquels nous avons en revanche un pouvoir réel nous semble être à l’origine de nombreuses confusions dans les discussions autour du sommeil des bébés et des problèmes rencontrés.
Suffise alors qu’on y intègre une dimension émotionnelle, alimentée d’un côté par les donneurs de leçon, de l’autre par la culpabilité, la crainte de ne pas bien faire ou de n’avoir pas bien fait, la fatigue des nuits sans sommeil et le déni parfois : nous avons là la recette d’échanges explosifs !
Alors, qu’avons-nous fait dans notre cas tout à fait personnel ?
Notre recette pour faire dormir notre bébé
Motivés par l’envie de retrouver des nuits – un minimum – complètes d’une part, et d’autre part par celle d’autonomiser progressivement notre fils pour qu’il s’endorme et se rendorme sereinement par lui-même, nous nous sommes intéressés aux différentes méthodes existant pour aider bébé à dormir.
Notre idée était simple : créer progressivement de nouvelles habitudes, une nouvelle routine permettant à notre fils de s’endormir par lui-même.
Nous avons tout d’abord défini une routine du soir – que nous suivons depuis qu’il a 4 / 5 mois : le bain (avec ses jeux et éclaboussures !), puis le repas du soir et un petit temps pour jouer calmement avec notre fils. Vient ensuite le moment du coucher, lumière tamisée dans la chambre, turbulette & tétine, puis câlin, en lisant deux petites histoires, toujours les mêmes (oui…nous les connaissons par cœur, à l’envers, à l’endroit, page par page… 🙂 ) ! Après l’histoire, petit câlin, et dodo…Puis le doudou nous a rejoint, qu’il n’a vraiment intégré que vers 11 mois.
Pendant plusieurs mois, les résultats ont été pour tout dire partiels. Malgré ce rituel, les nuits restaient bien aléatoires ! Néanmoins, l’endormissement dans un premier temps s’est simplifié, comme si notre fils intégrait le fait que le moment de se coucher approchait. Puis les réveils nocturnes ont diminué également – bien qu’ils soient toujours présents (la tétine… un autre conditionnement que nous ne sommes pas encore prêts à supprimer totalement 🙂 ).
Nous avons en parallèle mis en place une version personnalisée de la méthode “chrono dodo”.
La méthode chrono dodo pour endormir son bébé
Cette méthode, développée par Aude Becquart, consultante en puériculture, consiste à apprendre au bébé à s’endormir et se rendormir de manière autonome, sans avoir besoin de quelqu’un (un parent…) ou quelque chose (une musique, une tétée..).
Aude Becquart insiste sur un prérequis, fondamental et indispensable : la présence d’un cadre rassurant pour l’enfant. De même, elle précise que chaque situation est différente et que la méthode doit être adaptée à chaque enfant et chaque contexte familial.
Ainsi, derrière un protocole “clés en mains” qui peut apparaître simpliste, ou trop normatif, se cache surtout une organisation et des principes que l’on doit prendre le temps d’intégrer et d’individualiser.
Voici par exemple un petit aperçu de la méthode conseillée pour les enfants de moins d’un an, à mettre en place après le rituel du soir (également détaillé dans la méthode Chronododo) – Extrait de l’interview de Aude Becquart pour Doctissimo :
“Les deux premiers jours, intervenir [après avoir couché son bébé après le rituel du soir] 4×10 secondes toutes les 15 secondes, puis faire un câlin. Intervenir ensuite 4×10 secondes toutes les 30 secondes puis faire un câlin. Les jours suivants, intervenir 4×10 secondes toutes les 45 secondes puis choisir une option du livre. Vous pouvez ainsi décider d’endormir votre bébé comme vous le souhaitez, faire un temps calme de 10 min en l’emmenant dans le salon ou dans la chambre, ou encore recommencer la méthode avec les différentes étapes (4×15 sec, 4×30 sec et 4×45 sec) puis endormir l’enfant comme vous le souhaitez“.
La méthode est basée sur des interventions très régulières. Les premiers jours, on fait donc de nombreux aller-retours dans la chambre, pendant lesquels on lui parle, on le rassure, on pose une main rassérénante sur lui…
Nous avons mis en place ce fonctionnement alors que notre fils avait 3 / 4 mois, plusieurs soirs de suite. Nous avons commencé par intervenir plusieurs dizaines de fois car il ne supportait pas le fait de rester seul dans son lit. Nous le rassurions, le prenions dans nos bras lorsque nous le jugions nécessaire (nous autorisant au passage quelques entorses avec le protocole). Les premiers jours nous ont paru longs, nous avons parfois douté de nous, tout en étant convaincus du bienfondé de la démarche. Au bout de quelques jours, nous n’avons cependant plus eu à revenir que quelques fois 🙂
Nous avons présenté la méthode à de jeunes parents de notre famille, dont le bébé de 9 mois s’endormait difficilement (au sein). Tout en adaptant eux aussi le protocole à leur rythme, ils ont constaté un changement radical en une dizaine de jours. Leur fils s’endort désormais tout seul, en ayant dissocié l’endormissement de la tétée – mais bien sûr en continuant l’allaitement !
Nous ne pensons pas que la méthode chrono dodo soit en elle-même la panacée. Ayant connaissance des principes et objectifs qui la sous-tendent, chacun pourra mettre en place “sa” méthode s’il a les connaissances, la lucidité et l’énergie nécessaires pour le faire. Nous avons pour notre part trouvé très aidant et bénéfique de nous appuyer sur elle, de construire notre propre routine sur sa base qui nous apparaissait censée, structurée, efficace mais bienveillante, centrée sur les besoins long terme de l’enfant et du parent – Tout ce que l’on peut perdre de vue lorsque l’on est plongé dans les nuits sans sommeil (ce qui a été notre cas) )!
Et vous, comment dorment vos bambins ? Nous avons hâte d’échanger avec vous, avec sincérité et bienveillance 🙂
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