Sommaire
- 1 La boîte à outils de l’entourage pour soutenir les parents dans les premiers instants de vie de leur enfant
- 2 1. Accueillir les émotions sans nier les difficultés
- 3 2. Se renseigner spontanément pour réduire le décalage
- 4 3. Partager des ressources pratiques pour aider les parents de bébés prématurés à la naissance
- 5 4. Ne pas comparer les situations
- 6 5. Les cadeaux pratiques et utiles pour soutenir les parents
La boîte à outils de l’entourage pour soutenir les parents dans les premiers instants de vie de leur enfant
La prématurité n’a rien d’un phénomène anodin puisqu’un bébé naît prématurément toutes les 8 minutes en France. Pourtant, nous ne connaissons pas vraiment le contexte et les enjeux d’une hospitalisation quand nous ne sommes pas directement confrontés à ces naissances. Dès lors, comment accompagner des proches dont les enfants se trouvent en réanimation, en soins intensifs ou en néonat’ ? Avec Séverine Prat, ex-infirmière en réanimation néonatale, aujourd’hui spécialisée en ostéopathie périnatale et pédiatrique, nous vous proposons d’explorer des pistes pour aider des parents de bébés prématurés à la naissance. Nous poursuivrons la publication de cet article avec deux autres volets pour vous transmettre des outils d’accompagnement tout au long de l’hospitalisation et lors du retour à la maison.
Cet article a été écrit en collaboration avec Séverine Prat. Un grand merci à elle de prendre le temps de partager ses conseils avisés et son expérience.
1. Accueillir les émotions sans nier les difficultés
Quand l’hospitalisation commence, les parents sont anéantis et cette vision est difficile à observer pour l’entourage. En tant que proches, la sensation d’impuissance face à cette situation émerge rapidement. Que faire, que dire pour apaiser et soutenir ? Au début, les nouveaux parents de petit·e·s costaud·s éprouvent le besoin d’un entourage familial présent et à l’écoute, prêt à encourager et à accueillir toutes les émotions qu’ils traversent à ce moment-là. Une naissance prématurée s’apparente à un stress émotionnel important, de l’ordre du stress post-traumatique. Souvent, il suffit d’être là, aux côtés des parents, sans être intrusif, mais en restant accessible. Face à la détresse ressentie, vous pouvez être cette présence qui rassure avec optimisme, qui encourage sans nier les difficultés.
La plupart du temps, la réaction de l’entourage face à une naissance prématurée se tourne vers la dédramatisation. Néanmoins, ce discours n’aide en rien les parents qui n’ont pas besoin qu’on leur remonte le moral. À ce moment-là, ils souhaitent surtout que vous entendiez ce qu’ils vivent, que vous écoutiez véritablement leurs peurs et leur degré d’angoisse, même si ce n’est pas agréable. En tant que proches, il est essentiel de réaliser que ce qui se passe est de l’ordre du vital, une question de vie ou de mort est posée et cette gravité ne peut pas être minimisée. Lorsqu’un parent vous confie : « j’ai peur », « ça ne va pas du tout » ou « je suis triste », il n’est pas envisageable de répondre simplement « mais non, tout ira bien ».
Dans les premiers temps, l’hospitalisation rime avec incertitude. De ce fait, la négation de cette réalité présente une violence importante pour les parents qui bataillent déjà intérieurement. Il ne sert donc à rien de relativiser, les parents cherchent surtout une épaule sur laquelle s’appuyer ou pleurer et une oreille aussi attentive que bienveillante.
2. Se renseigner spontanément pour réduire le décalage
Un décalage entre la vision des proches et la réalité de l’hospitalisation peut être ressenti, par exemple lorsque nos proches nous félicitent pour la naissance de notre bébé, alors que nous vivons une profonde angoisse quant à la survie de notre enfant. Des félicitations ne collent pas avec l’environnement, la situation et les émotions qui nous habitent à ce moment-là. Le message part certainement d’un bon sentiment, pourtant il peut contenir une pensée que nous ne pouvons pas ressentir. Lors d’une naissance prématurée, un fossé sépare parfois les proches des parents et il peut être difficile à franchir.
En plus de cette présence des premiers temps, vous pouvez également vous renseigner spontanément sur la réalité de la prématurité pour mieux la comprendre. Des soins de développement, en passant par les 1 000 premiers jours, la charte du nouveau-né hospitalisé ou le descriptif du service de néonatologie, vous trouverez de nombreuses ressources sur Petit mais Costaud pour réaliser ce cheminement. En parallèle, vous pouvez vous rapprocher d’associations spécialisées sur le sujet de la prématurité qui réalisent un travail incroyable desensibilisation et d’accompagnement sur le terrain. De cette manière, vous posséderez un nouveau prisme sur l’hospitalisation qui vous permettra de saisir ce qui se joue pour les parents, quand eux-mêmes manquent de mots pour le décrire.
3. Partager des ressources pratiques pour aider les parents de bébés prématurés à la naissance
En plus de vos recherches personnelles sur la prématurité, vous pouvez également partager desressources pratiques avec les parents, s’ils le souhaitent, à propos des aides financières pour une naissance prématurée, des démarches administratives à entreprendre, ainsi que sur les spécificités du congé maternité et du congé du second parent lors d’une prématurité.
En effet, réunir les informations sur ces sujets demande du temps, sauf que les parents de bébés prématurés en manquent souvent. Entre les trajets, l’organisation logistique et les pensées constantes pour la santé de leur petit·e costaud, l’esprit des parents se focalise rarement sur les soutiens financiers ou les papiers à rédiger. Votre aide peut donc s’avérer précieuse.
4. Ne pas comparer les situations
Les événements que vivent les parents au moment de la naissance de leur petit·e costaud sont absolument uniques. Cette situation, sans précédent, ne peut être comparée à aucune autre, d’une part parce que cette famille, ce moment et ce bébé rendent cette histoire singulière, mais aussi parce que la prématurité présente des nuances selon l’âge gestationnel et l’état de santé du bébé.
En effet, l’hôpital distingue plusieurs périodes de prématurité allant de 23-24 semaines d’aménorrhée (SA) à 36 SA, comme nous le détaillons dans l’article sur le développement du bébé prématuré. Ainsi, il est préférable de réfréner les commentaires comparatifs tels que « c’est comme le fils de la voisine, il est né prématuré à XX semaines… ». En effet, cette situation ne correspond sûrement pas à l’expérience actuelle de vos proches.
De plus, le bouleversement ressenti à la naissance ne peut être atténué par une similitude avec une autre histoire. La comparaison ne permet pas de relativiser ou d’adoucir ses sensations. À ce moment-là, les parents restent plongés dans une spirale d’incertitudes et d’inquiétudes qu’aucune référence extérieure ne peut apaiser. Une nouvelle fois, vous pouvez simplement accueillir les émotions sans chercher à réduire la peine.
5. Les cadeaux pratiques et utiles pour soutenir les parents
Une naissance prématurée n’empêche pas d’apporter un cadeau pour accompagner la venue de ce petit·e costaud dans la famille ou dans votre cercle d’amis. Le choix du cadeau peut venir d’une idée personnelle, d’un souvenir commun, d’un besoin manifeste ou d’une discussion que vous avez eue avec les parents à ce sujet. Si vous cherchez des recommandations, nous vous proposons trois suggestions.
Dans un premier temps, vous pouvez aider les parents avec des vêtements adaptés à leur bébé et aux conditions du service de néonatologie. Les habits de petite taille ne courent pas les magasins, aussi votre prévenance à ce sujet permettra aux parents d’éviter de courir à travers les boutiques pour acheter un body. Vous découvrirez les éléments à prendre en compte dans notre article consacré aux spécificités des vêtements de bébés prématurés. Dans l’idée de simplifier le quotidien des parents, nous proposons également une boutique solidaire avec des packs de vêtements en location.
Une autre idée de cadeau de naissance peut être d’offrir un doudou qui favorise l’éveil des mini super-héros et super-héroïnes, une petite pieuvre par exemple ou le doudou Petit mais Costaud conçu avec des matières certifiées et différentes textures.
La musique présente un effet relaxant, autant sur les parents que sur leur enfant. À ce titre, vous pouvez également offrir un CD rempli de morceaux doux et apaisants pour créer un véritable moment de détente dans le service de néonatologie ou pendant les trajets.
Vous pouvez également confectionner une boîte à pensées, digitale ou physique, dans laquelle vous glisseriez des messages de soutien, des mantras, des citations positives, ou encore des photos, afin que chaque jour, les parents puissent découvrir une pensée et se sentent accompagnés au quotidien.
Aider les parents de bébés prématurés à la naissance implique d’abord de témoigner une grande empathie pour leur vécu. La prématurité ne constitue pas une anecdote, mais bel et bien un traumatisme que l’entourage ne peut pas dédramatiser ou nier. Les parents ont besoin de votre écoute et de votre bienveillance pour avancer dans cette épreuve et se sentir soutenus. En leur témoignant votre présence, ils disposeront de la force nécessaire pour accompagner leur petit·e costaud pas à pas, jour après jour.
Dans les deux prochains volets de cette série pour aider les parents de bébés prématurés, nous traiterons du soutien à apporter tout au long de l’hospitalisation et au moment du retour à la maison.
Nous serions heureux de recevoir votre témoignage sur les initiatives que vous avez pu mettre en place avec vos proches pour les aider au moment de la naissance ou, en tant que parents, sur celles qui vous ont le plus apportées. Si vous le souhaitez, vous pouvez nous partager votre expérience sur notre page contact, en message privé sur nos réseaux sociaux (Facebook et Instagram) ou dans les commentaires de cet article.
Derniers commentaires