Sommaire
- 1 Quelles médecines douces peuvent être utilisées pendant la grossesse ?
- 1.1 Envisager l’hypnose périnatale pour son suivi de grossesse
- 1.2 Soulager les maux de la femme enceinte avec l’acupuncture
- 1.3 Accompagner la grossesse avec l’ostéopathie
- 1.4 Développer un sentiment de parentalité avec l’haptonomie
- 1.5 S’intéresser à la sophrologie prénatale pour préparer l’accouchement
Quelles médecines douces peuvent être utilisées pendant la grossesse ?
Apprendre la venue d’un nouveau-né modifie notre quotidien bien avant son arrivée. Les interrogations se multiplient, les remises en question aussi. Nous connaissons bien la to-do list qui s’allonge au fur et à mesure des jours pour accueillir au mieux ce membre de plus dans notre famille. Mais prenez-vous le temps, face à la montagne administrative, de prendre soin de vous ? Nous imaginons bien la réponse. Pourtant, se recentrer sur vous et sur votre couple mérite une place de choix dans votre organisation. En plus de votre suivi, avez-vous pensé à accompagner la grossesse avec des médecines naturelles ? Ces approches favorisent l’apaisement, que ce soit au niveau du corps ou de l’esprit, avant l’accouchement. Nous vous parlons de quelques pratiques à considérer dans cet article.
Les pratiques que nous présentons ici correspondent à des médecines complémentaires et ne remplacent en aucun cas le suivi de votre grossesse par un professionnel de santé. Nous ne sommes d’ailleurs ni médecins ni psychologues, nos contenus ne doivent pas être considérés comme des avis médicaux. Pour toute question médicale, consultez un professionnel.
Envisager l’hypnose périnatale pour son suivi de grossesse
Vous connaissez peut-être l’hypnose pour arrêter de fumer, pour traiter une phobie ou via les spectacles de Messmer. Cette pratique thérapeutique va pourtant bien plus loin et elle se montre particulièrement pertinente pour préparer son accouchement. L’hypnothérapie à destination des futures mamans se focalise sur l’épanouissement pendant et après la grossesse, par exemple en améliorant la qualité du sommeil et en travaillant sur la maîtrise de ses peurs et de ses angoisses. L’hypnothérapeute adaptera son accompagnement aux besoins et aux objectifs de chaque future maman.
En effet, l’hypnothérapie consiste à vous amener vers un état de conscience modifié, un instant qui se rapproche de la phase juste avant l’endormissement, pour se concentrer sur des ressentis ou des pensées spécifiques. Les suggestions de l’hypnothérapeute aident ainsi à changer ses schémas négatifs pour les remplacer par des perceptions et des attitudes positives. Cet accompagnement – réalisé par un professionnel – est sans danger pour le développement du bébé. Il vise à soulager le stress prénatal et à imaginer l’accouchement avec plus de sérénité. Gaël nous en apprend d’ailleurs davantage sur le déroulement d’une séance à travers ces 5 étapes.
L’accompagnement de la grossesse par l’hypnose peut par exemple se concentrer sur la sensorialité avec d’une part des exercices qui agissent sur les muscles du périnée et sur la dilatation du col utérin, et d’autre part, un travail sur les phases de récupération entre deux contractions grâce à la respiration. Les sages-femmes animent souvent ces rencontres dès le 4e ou 5e mois de grossesse.
Cette méthode est particulièrement indiquée si vous souhaitez ne pas avoir recours à une péridurale. En effet, les séances apportent des conseils précieux pour aborder le jour de l’accouchement et faire face aux craintes naturelles qui entourent ce moment comme le passage du bébé ou l’appréhension des contractions. L’avantage de ces sessions est qu’elles peuvent se pratiquer avec son ou sa partenaire. En revanche, elles ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale.
Soulager les maux de la femme enceinte avec l’acupuncture
Bien que les mécanismes d’action soient méconnus, l’acupuncture est reconnue pour ses bienfaits par l’Académie nationale de médecine. Cette médecine chinoise millénaire repose sur la stimulation de points précis placés sur des méridiens, le plus souvent à l’aide d’aiguilles. Ces dernières restent indolores et sans effets secondaires, que ce soit pour la mère ou le bébé.
Le but de l’acupuncture est de corriger des dysfonctionnements du corps humain comme des douleurs ou d’autres pathologies. Cette méthode préventive permet d’éviter ou de minimiser l’emploi de médicaments. Ainsi, elle soulage des petits maux passagers (mais ô combien désagréables) tels que l’insomnie, les nausées, les vomissements, la constipation ou la sciatique. Cette alternative naturelle est particulièrement précieuse puisque les anti-inflammatoires sont interdits pendant la grossesse.
Une à deux séances suffisent généralement à adoucir ces symptômes, néanmoins les effets se ressentent 3 à 4 jours après. En fin de grossesse, les sessions favorisent la descente du bébé dans le bassin, stimulent la maturation du col et apaisent durablement. Par ailleurs, l’acupuncture est prise en charge par l’Assurance Maladie à condition que la pratique s’inscrive dans un parcours de soins coordonnés et qu’elle soit réalisée par un médecin-acupuncteur conventionné. Consultez l’Association Française d’Acupuncture pour vous aiguiller sur un. e praticien.ne.
Accompagner la grossesse avec l’ostéopathie
Durant 9 mois, nos corps évoluent considérablement pour accueillir la venue d’un nouveau-né. Ils observent des changements morphologiques et hormonaux majeurs. Le suivi ostéopathique assure ainsi la bonne mobilité de toutes les structures, que ce soit articulaires, viscérales, musculaires, crâniennes ou circulatoires. Grâce à des gestes doux, des massages et des étirements, l’ostéopathe contribue à détendre les ligaments, la structure osseuse et les tissus. Un confort fortement appréciable au fil des mois. Nous vous en parlions d’ailleurs dans cet interview de Séverine Prat, spécialisée en ostéopathie périnatale et pédiatrique.
Tout au long de la grossesse, l’ostéopathie apporte un véritable bien-être :
- lors du premier trimestre, la pratique permet d’optimiser les régulations neurovégétatives. Elle agit ainsi sur les vomissements, les nausées, les troubles du transit, les lombalgies, mais aussi les sautes d’humeur ;
- au cours du second trimestre, l’ostéopathe se concentre plutôt sur les troubles vasculaires et les contractions pour restaurer la mobilité du bassin et de l’abdomen ;
- pendant le troisième trimestre, les séances concernent l’équilibre général du corps, notamment sur les zones vertébrales.
Sachez néanmoins qu’un suivi ostéopathique ne remplace pas les cours de préparation à l’accouchement. Si vous présentez une grossesse pathologique, l’utilisation de cette thérapie manuelle peut être contre-indiquée, n’hésitez donc pas à demander conseil à votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre sage-femme. La Sécurité sociale ne rembourse pas cette médecine alternative, en revanche certaines mutuelles le font. Rapprochez-vous de votre complémentaire santé pour connaître ses conditions.
Développer un sentiment de parentalité avec l’haptonomie
À la différence des pratiques précédentes qui se focalisent sur la gestion du stress prénatal ou l’apaisement des douleurs, l’intérêt de l’haptonomie se situe ailleurs. En effet, cette pratique instaure une communication entre les parents et leur bébé afin d’établir un lien et une interaction avant la naissance. Cet accompagnement offre une sécurité affective rassurante qui repose avant tout sur le toucher, l’un des premiers sens que développe le fœtus. Elle se pratique en couple et s’étend sur une période de temps longue pour que la relation puisse se renforcer.
Rarement collectifs, les cours se réalisent seulement avec les futurs parents et le médecin ou la sage-femme. Cette méthode aide à développer un fort sentiment de parentalité partagée. Avec des caresses sur le ventre de la maman, vous apprendrez à déplacer votre enfant, à le bercer et à sentir son contact.
La démarche haptonomique s’envisage ainsi dès les premières semaines, bien que les mouvements de nos bébés ne soient perceptibles qu’à partir du 4e mois. Après 28 semaines d’aménorrhée, commencer cette pratique n’est plus envisageable, car le temps restant est court pour développer un accompagnement adéquat. Au titre de la préparation à l’accouchement, la Sécurité sociale rembourse jusqu’à 7 séances d’haptonomie (hors dépassement) à condition qu’elles soient dispensées par un médecin ou une sage-femme.
S’intéresser à la sophrologie prénatale pour préparer l’accouchement
La sophrologie mobilise nos ressources pour affronter aux mieux les situations complexes qui se présentent à nous. Ainsi, elle constitue une technique de préparation mentale parfaitement indiquée pour les femmes enceintes. Les séances de sophrologie prénatale apprennent à gérer son stress, à prendre conscience de son corps, mais aussi à imaginer son accouchement de manière positive afin de s’y préparer. Les scénarios catastrophes sont évacués pour laisser place à des déroulements plus agréables. De plus, les séances nous invitent à accepter les changements physiques, que ce soit la prise de poids ou la fatigue.
Grâce à une respiration profonde de type abdominale, les muscles se relâchent et l’esprit s’apaise. Autre avantage de la pratique, les mouvements du bébé sont davantage perceptibles lorsque nous sommes allongés et détendus. Dans le cadre d’une préparation à l’accouchement, huit séances sont remboursées par la Sécurité sociale.
Accompagner la grossesse avec des médecines naturelles permet de prendre soin de son corps et de son esprit pour se sentir le plus serein possible. Bien sûr, cette présentation n’est pas exhaustive, de nombreuses autres pratiques méritent toute votre considération comme le yoga prénatal, la phytothérapie ou la réflexologie. Quelle que soit l’approche (ou les approches) que vous choisissez, en solitaire ou à deux, l’important est que cela vous aide à vous apaiser, à soulager vos maux et à préparer la venue de votre mini super héros en toute confiance. Nous partagions d’ailleurs nos conseils pratiques sur les démarches à entreprendre pendant la grossesse dans cet article.
Sources :
- Marc, I. et al. (2011) Mind-body interventions during pregnancy for preventing or treating women’s anxiety (Cochrane Pregnancy and Childbirth Group).
- Madden, K. et al. (2012) Hypnosis for pain management during labour and childbirth (Cochrane Pregnancy and Childbirth Group).
- Bienvenu, M., Roger, L., Andreu-Gallien, J., Thiollier, A. F., Ignace, I., Oury, J. F., Wood, C. (2013). L’hypnose pour accompagner la grossesse et l’accouchement : travail hospitalier de préparation à la naissance. Douleurs : Evaluation-Diagnostic-Traitement, 14 (5), 250-254.
- Halfon, Y. (2008). L’approche hypnotique comme aide analgésique pour l’accouchement. Douleur et Analgésie, 21 (1), 31-33.
- King HH, Tettambel MA, Lockwood MD, Johnson KH, Arsenault DA, Quist R. Osteopathic manipulative treatment in prenatal care: a retrospective case control design study. J Am Osteopath Assoc 2003 ; 103 (12) : 577-82.
- Licciardone JC, Buchanan S, Hensel KL, King HH, Fuld KG, Stoll ST. Osteopathic manipulative treatment of back pain and related symptoms during pregnancy: a randomized controlled trial. Am J Obstet Gynecol. 2010;202(1):43.
- Assurance Maladie, Dossier – Suivi et accompagnement de la femme enceinte.
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