Nos enfants grandissent vite et malheureusement, beaucoup de leurs affaires n’évoluent pas au même rythme. Plutôt que de renouveler la garde-robe de son bébé, son coffre à jouets ou sa bibliothèque avec des articles neufs, pourquoi ne pas acheter d’occasion pour ses enfants ? Économique, écologique et solidaire, la seconde main possède beaucoup d’atouts. Nous vous parlons des raisons qui rendent cette démarche importante et des endroits où vous lancer dans cet article.
Sommaire
Pourquoi s’intéresser au marché de la seconde main ?
Les déchets ménagers représentent 568 kg par foyer en France selon le dossier consacré au déchet édité par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) en 2020. Un poids si impressionnant qu’il est bien difficile de l’appréhender. Une chose est certaine, nos achats surpassent souvent nos besoins. Preuve en est avec la fabrication de jouets qui met sur le marché 150 000 tonnes de nouveaux produits chaque année, alors que 120 000 terminent à la poubelle sur la même période.
La production textile n’est pas en reste, l’ADEME estime la perte générée par le débarras d’habits encore portables à 460 milliards de dollars par an. En Europe nous nous débarrassons en moyenne de 4 millions de tonnes de textile chaque année. Parmi ces vêtements délaissés, 80 % sont jetés comme ordures ménagères et finissent par être enfouis ou incinérés. Si nous nous intéressons de plus près à notre territoire national, sachez que 9,2 kilos de textiles et de chaussures sont achetés par an et par personne, alors que seulement 3,2 kilos sont collectés pour leur offrir une seconde vie.
Ces chiffres reflètent un marché qui propose toujours plus de tentation et qui nous pousse souvent à consommer plus que de raison. Ce tour d’horizon rapide du secteur de l’habillement et du jouet met en avant un constat bouleversant : la production est si effrénée qu’elle crée la nécessité d’un renouvellement constant. Mais est-ce vraiment nécessaire et ne pouvons-nous pas procéder autrement ? Bien sûr cette réflexion concerne tout le monde, mais elle est d’autant plus valable pour nos tout-petits qui changent de tailles si vite.
Pourquoi acheter des articles de seconde main à ses enfants ?
Pour la planète
Nous venons de le constater, les déchets s’accumulent sous le poids de notre surconsommation. Nous pouvons donc voir un avantage à acheter d’occasion dans le fait de ne pas augmenter cette note déjà salée. En effet, la chasse aux vêtements et aux jouets dernier cri n’est pas sans conséquence pour notre écosystème. L’industrie textile est par exemple responsable de :
- 20 % de la pollution des eaux dans le monde à cause de la teinture et du traitement des vêtements ;
- 500 000 tonnes de microplastiques relâchées dans les océans chaque année dans le monde (soit près de 50 milliards de bouteilles en plastique) ;
- 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit davantage que le score des vols internationaux et du trafic maritime réunis.
Et bien sûr, nous ne parlons pas des conditions de travail déplorables que peuvent subir les employés d’usine à l’autre bout du monde pour tenir la cadence. Du côté des jouets, ce sont les composants qui posent souvent problème et freinent le recyclage. En effet, ils sont couramment conçus à partir d’alliages de différents plastiques et métaux, ce qui rend leur séparation et leur tri complexe.
En privilégiant la seconde main, nous limitons notre impact environnemental et social en sortant d’un cycle de consommation rapide. D’autant plus, comme nous l’avons évoqué, que nos enfants grandissent à vive allure et que les vêtements d’hier ne conviendront plus demain.
Pour le porte-monnaie
L’achat de vêtements ou de jouets neufs représente un coût important sur l’année, une somme qui s’étire d’ailleurs selon la composition de votre foyer. Les articles de seconde main possèdent l’avantage d’un tarif particulièrement attractif.
Le marché d’occasion permet de faire face aux changements de tailles en proposant une alternative abordable. D’autant plus que certaines affaires, étant donné ces changements fréquents, n’ont parfois jamais été utilisées, ou très peu.
Pour la durée de vie et la solidarité
Pourquoi un vêtement en bon état devrait-il être jeté ? Un jouet de l’année dernière ne mérite-t-il plus d’être utilisé ? La seconde main étend le cycle de vie d’un produit en lui permettant d’être aimé une nouvelle fois, par une autre famille. Au lieu de céder au réflexe habituel de délaisser ce que nous n’utilisons plus, choisissons plutôt d’être solidaires et d’en faire profiter autrui. N’est-ce pas d’ailleurs réjouissant d’imaginer que ces objets ou ces vêtements vivent d’autres histoires et constituent un lien invisible entre nous et leurs nouveaux propriétaires ?
Cette raison rejoint la considération environnementale. En effet, en prolongeant la vie de nos affaires, nous contribuons à réduire le poids de nos déchets.
Où acheter d’occasion pour ses enfants ?
Les plateformes généralistes
Les options ne manquent pas pour chiner de nouvelles affaires pour ses petits. Le marché de l’occasion ne cesse de se développer, aussi de nombreuses plateformes rendent la seconde main facilement accessible. Tout d’abord, faisons un point sur les applications et sites en ligne :
- Vinted catégorie enfants, pour trouver des articles variés de puériculture et des vêtements ;
- Beebs spécialisé dans l’enfance avec une offre de jouets, d’habits et de matériel de puériculture d’occasion ;
- Nuuns expert de la puériculture de seconde main ;
- Il était plusieurs fois qui met en avant la mode de seconde main à petit prix ;
- Le Bon Coin, un site généraliste qui regroupe les annonces de produits les plus divers, dont ceux pour les enfants ;
- Le label Emmaüs qui lutte depuis des années contre le gaspillage en valorisant la seconde main.
Dans le cas où vous souhaitez vendre un article, tournez-vous vers le dépôt-vente ou consultez les sites proposés précédemment.
Si les affaires sont particulièrement usées ou abîmées, ne les jetez pas tout de suite, car elles pourraient encore servir. Pour cela, apportez-les dans un point d’apport volontaire prévu à cet effet, comme des locaux d’associations, des conteneurs ou des boutiques spécialisées. Les matières premières seront probablement employées pour la conception de nouveaux produits, c’est ce qu’on appelle l’économie circulaire.
Les sites de locations de vêtements et de jouets
La location se développe de plus en plus comme une alternative à l’achat de vêtements et de jouets. Cette démarche responsable a pour but de valoriser les produits en prolongeant leurs cycles de vie et de lutter contre le gaspillage. Le principe est simple : renouveler le dressing ou le coffre à jouet de nos bébés, sans accumuler, ni stocker.
Vous commandez ce que vous souhaitez pour une durée définie, vous le recevez chez vous ou dans un point relais et vous pouvez ensuite le renvoyer une fois la période passée. Certaines plateformes fonctionnent sur le principe d’abonnement, d’autres sur la location ponctuelle. Plusieurs propositions existent en ligne :
- Petite Marelle met en place une location mensuelle de box de 5 à 15 jouets variés ;
- Lib&Lou propose le même principe avec 700 références de jeux éducatifs, de jouets d’éveil ou de la pédagogie Montessori ;
- Kitsoo compose des packs sur mesure de vêtements made in France en coton bio ;
- Little Cigogne envoie des box de vêtements assortis.
La boutique solidaire Petit mais Costaud spécialisée pour les bébés prématurés
Les problématiques matérielles ne sont pas le premier point qui vient à l’esprit quand on parle de prématurité, pourtant la recherche de vêtements et d’accessoires adaptés à nos bébés nés en avance demande du temps et de l’énergie. Pour faciliter le quotidien des parents, Laure et Gaël ont mis en place la plateforme de location de vêtements qu’ils auraient aimé avoir lorsque leur mini super héros a pointé le bout de son nez.
Le principe repose sur :
- l’accessibilité des affaires avec la pratique d’un prix solidaire ;
- la praticité avec une livraison à domicile ou en point relais ;
- la location pour une durée de quatre mois, pour s’adapter à l’évolution des enfants ;
- le partage et la solidarité avec comme point de départ le don de parents et la fabrication spécifique au besoin.
Notre projet découle d’un besoin social et d’une envie profonde d’aider les parents de bébés prématurés grâce à la seconde main. Nous vous en disions davantage sur la démarche de Petit mais Costaud lorsque nous avons reçu l’agrément « Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale » (ESUS), une reconnaissance inestimable pour notre projet. Acheter d’occasion pour ses enfants a du sens tant du point de vue économique que solidaire ou écologique. Nous ne pouvons qu’encourager ces circuits qui délaissent une industrie anonyme et (trop) productive, au profit d’une perspective plus humaine.
« Au-delà de la démarche d’économie circulaire que nous proposons avec la location de vêtements pour nos petits costauds nés trop tôt, la seconde main s’est installée dans notre quotidien. Principalement pour l’habillement aujourd’hui, pour notre fils et nous-même, mais nous comptons bien l’étendre à nos autres habitudes d’achat, lorsque cela est possible ! »
Sources :
- ADEME en partenariat avec Qu’est-ce qu’on fait, Infographie « La mode sans dessus-dessous ».
- McKinsey and company, Style that is suitable : A new fast fashion formula, Nathalie Remy, Eveline Speelman & Steven Swartz, 2016.
- Fashion at the crossroad, Greenpeace, 2017.
- A new textiles economy : redesigning fashion’s future, Ellen MacArthur Foundation, 2017.
- Le revers de mon look, ADEME, 2017.
- Fatal Fashion, SOMO et Clean Clothes Campaign, 2013.
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